Château d'Albatart
AuteurKouka
Date : 2011 (photos prises en 05/2011)
En général, les fresques murales sont faites pour être sur les murs, et quand il y a des ouvertures, elles sont au mieux intégrées dans le décor. Ici, les repères sont inversés : ce sont toutes les fenêtres qui sont devenues le support pour l’artiste. 
Le thème choisi par Kouka est simple : des guerriers Bantus défendent la forteresse. Cette forteresse, il s’agit d’un immeuble de bureaux squatté par des artistes depuis plusieurs mois. Cet immeuble, rebaptisé le « Château d’Albatart », est devenu un espace de travail et d’exposition pour toute une série d’artiste qui ont trouvé là ce qu’ils ont bien du mal à trouver ailleurs à Paris ou en proche banlieue. Début 2011, des portes ouvertes ont permis aux amis des artistes, aux riverains, aux passants de partager ce lieu, mais depuis quelques semaines, le public y est interdit. 
Une procédure d’expulsion est en cours, le Château doit donc être protégé. Les guerriers sont là, l’arme au pied, prêts à l’assaut !! Une idée originale. 
En 2015, l'immeuble lâche prise, il est réhabilité en hôtel de luxe !!  
Jusque-là, la majorité des fenêtres sont toujours intacts ! Mais elles doivent disparaitre… 
Un des amis de Kouka, architecte-urbaniste, a alors pris contact avec le groupe Pitch Promotion, chargé du chantier. Le verre et l’ouvrant des fenêtres devaient être changés, les guerriers allaient disparaître, mais la rencontre avec l’artiste a changé la donne. Le promoteur et Kouka, aux démarches a priori opposées, ont en bonne intelligence trouvé un compromis pour organiser le sauvetage des guerriers. Pitch a ainsi proposé de vendre dix d’entre eux aux enchères au profit de deux ONG œuvrant en Afrique – l’AMREF Flying Doctors et la fondation Chirac –, tandis que le reste de l’armée doit être récupéré par Kouka pour une installation en préparation, dont on comprend à mi-mots qu’elle sera à destination de l’Afrique.
La vente a été organisée le 5 février 2015 dans le parking même de l'immeuble. En fin de compte, onze fenêtres ont été atrribuée pour une somme totale de 46.000 euros, chaque acquéreur étant reparti avec son petit paquet de 150kg ! 
Pour Kouka, les dix guerriers qui se destinent aux salons des collectionneurs constituent un « front » de bataille : c’est grâce à eux que se concrétisera son nouveau projet, porteur de la mémoire du squat d’artistes.