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Auteur : Raùl Ayala
Date : Octobre 2020 - (photos prises en 10/2020)
Adresse : E Houston st - Bowery
                   New-York City (USA)
Raùl Ayala
Site officiel
Le Bowery Wall de New-York vient de trouver un nouveau locataire en la personne de Raul Ayala,  
Raul Nantu Ayala est un artiste équatorien axé sur le muralisme et l'art socialement engagé. Actuellement, il vit à Brooklyn et travaille pour des organisations comme Groundswell Murals, Artistic Noise ou The Laundromat Project. Ayala est un membre actif de People`s Climate Arts, une organisation qui a pour ambition de faciliter les arts visuels, les performances et les nouveaux médias à utiliser dans les interventions publiques. 
Cette fresque qui a nécessité trois semaines de travail a d’ailleurs été un véritable enseignement pour dix jeunes talents du Groundswell Murals qui l’ont assisté tout au long de la création. 
Ayala décrit cette pièce comme « ouvrant un portail », et on se rend compte qu'il s'agit d'un portail de l'esprit vers l'imagination et l'inspiration. Il a aussi voulu en faire une aventure intergénérationnelle pour un avenir qui honore notre passé tout en créant activement un chemin différent d'existence pour notre futur. 
Dans une interview au Brooklyn Street Art (BSA), Raùl Ayala explique longuement les symboles qu’on peut trouver sur cette fresque. En voici une rapide lecture (voir tous les détails ICI) : 
- Aux extrémités de la fresque, on trouve deux personnages masqués, celui de gauche avec un masque aztèque et Manhattan en arrière-plan, celui de droite un homme noir sur le point de mettre un masque africain. Le masque fait partie de nombreuses cultures, il est porteur d’archétypes puissants. Ayala veut ici nous faire comprendre les héritages culturels que portent les Hommes venus d’horizons différents. 
- Le squelette qui tient avec son bras un personnage habillé d’un costume sombre est une allégorie de notre époque qui représente l'oppression systémique et la suprématie blanche en tant que forces dominantes. Elles mettent en danger les relations des uns avec les autres, avec nos ascendances, avec la Nature. Les deux personnages représentent ces forces. 
- Le gros poisson qui mange les petits poissons et l’Icare qui tombe du ciel procèdent de la même idée, que les pouvoirs structurels d’une société capitaliste nous mènent vers une société toujours plus individualiste. 
- La femme qui tient une graine et une plante dans ses mains symbolise l’idée du Futur. La graine peut être vue comme une sorte de clé du portail; une clé qui nécessite des soins soutenus afin que les fruits du travail puissent être appréciés dans un avenir possible. La plante représentée en hauteur est du Guanto, une plante utilisée comme médicament dans les Amériques depuis des millénaires. 
- Les femmes qui travaillent sur une tapisserie représentent un espace de transmission des connaissances entre les générations. Les femmes en arrière-plan créent un « arbre de vie », une conception de courtepointe afro-américaine traditionnelle. Celles au premier plan tiennent un Chakana, un symbole très important de la cosmogonie andine. Les animaux qui sortent des dessins (à l'exception du colibri, qui est un oiseau migrateur) faisaient partie de l'écosystème de cet endroit avant la colonisation. 
- photos de Michèle Mounier