Jace est né au Havre en 1973, il vit depuis tout jeune sur l’île de La Réunion.
En 1989, en tombant sur le livre de Martha Cooper et Henry Chalfant « The Subway Art », Jace est véritablement « happé » par le graffiti. Il achète rapidement ses premières bombes et se met à parcourir les routes de l’île pour taguer le mot WALL, puis le pseudo qu’il s’est choisi (JACE sont les initiales de son nom et son prénom).
Assez vite, il se rend compte que les gens voient ses graffs, mais ne les distinguent pas des autres tagueurs qui commencent à pointer sur l’île. Il se dit alors qu’il lui faut trouver quelque chose de plus personnel, avec une identité plus forte.
C’est comme ça que nait en 1992 le personnage du Gouzou.
En 1994-95, Jace commence à utiliser ses Gouzous pour détourner les grandes affiches publicitaires, et les mettre dans toutes les situations possibles dans les rues. Le Gouzou est un personnage plein de malice, très taquin.
Au départ, le Gouzou devait être une bouffée d’oxygène pour l’artiste, un personnage tendre et pur qui avait été créé pour la rue et devait y rester. Mais avec le temps et le succès, Jace a dérogé à son principe de base, et l’on retrouve maintenant le Gouzou aussi dans les galeries. Un autre support d’expression, un autre public, et puis il faut bien vivre aussi !
L’île de la Réunion reste le lieu où l’on peut trouver le plus de Gouzous. Mais Jace voyage un peu partout dans le monde, pour participer à des expositions ou à des évènements, pour y faire des rencontres. Et les Gouzous y laissent systématiquement leurs traces.
Le côté illégal de son activité l’a poussé à chercher le plus possible l’anonymat, et bien qu’assez vite beaucoup de gens dans son village et sur l’île savaient qui était JACE, il a gardé jusqu’à aujourd’hui un gout certain pour cette pseudo-clandestinité – d’où l’extrême difficulté de connaitre son vrai nom ou de se procurer une photo de lui.