Les gugusses de Philippe Hérard ont des visages à peine esquissés, sans expression, ce sont des pantins placés dans des situations grotesques. L’artiste montre sans juger, il ne fait que représenter la condition humaine à travers des œuvres inattendues qui sont destinées à interpeller le passant.
Le choix des couleurs aux tons délavés mêlant le beige au gris accentue l’effet dramatique de ses réalisations. L’Homme cherche sa place dans un monde qui l’oppresse et le réduit à un rôle de victime, un monde dont il a lui-même construit les murs qui l’emprisonnent. La bouée rouge et blanche vient parfois lui porter assistance, sauf que très souvent les bouées viennent elles aussi le submerger. Les œuvres de Philippe Hérard nous plongent dans la profonde solitude qui frappe notre humanité, à l’isolement dans la masse. Tous ses personnages sont identiques, inquiétants, ils peinent à conserver leur équilibre, ils scrutent l’horizon avec angoisse, ils se retrouvent dans des postures improbables, grotesques, humiliantes. Des situations anxiogènes qui placent l’Homme face à lui-même, face à son impuissance par rapport au monde qui l’entoure.
Sortir dans la rue lui a permis de rencontrer d’autres artistes qui travaillent le plus souvent avec le papier kraft. Il collabore ainsi avec des artistes comme Ender, Yol, Tetar ou Nadège Dauvergne, avec Levalet en 2016.