RNST explore l’univers du street-art depuis le milieu des années 90. C’est lorsqu’il est aux Beaux-Arts de Dijon qu’il est initié au graffiti par Cynik. L’espace public l’attirait déjà, mais il était éloigné du monde du Hip-Hop et plus attiré par celui du rock alternatif et donc par celui du pochoir.
RNST est un raccourci d’ERNEST. Son premier pseudo était Gest, mais il a dû en changer après avoir été pris par la police. A cette époque, il était très à la mode de prendre un nom à consonance anglo-saxonne, alors, par contradiction, il a voulu prendre un nom très « vieille France ». ERNEST, ça lui plaisait bien, et puis ça faisait aussi référence à Ernesto Che Guevara. En 2006, il s’arrête complètement de peindre pour reprendre en 2008 sous l’impulsion de Moscato. C’est alors qu’il retire les « E » pour ne garder que RNST. Quatre consonnes qui tapent comme un tampon, qui marquent une renaissance, un retour aux sources du pochoir. Et puis avoir le nom de son modèle Ernest-Pignon-Ernest le gênait un peu, alors avec RNST il gardait une filiation sans trahir.
Cette renaissance se fait principalement autour de la peinture, de la sérigraphie et du pochoir, mais il ne souhaite pas s’enfermer dans une case précise. Il essaie d’éviter les créations « alimentaires », sauf quand c’est trop dur financièrement parlant, et il aimerait bien un jour revenir à son métier de base, tailleur de pierre.
Les œuvres qu’il crée partent le plus souvent de photos. Mais ces photos, il les recompose en dessin en y ajoutant une sorte de poésie narrative, puis les travaille à l’encre, les vectorise, les retouche, … Il y a donc un travail important en atelier avant d’aller dans la rue. RNST voit ses créations comme de véritables passerelles entre le monde tel qu’il est et son univers intime. Avec un peu de provocation et de romantisme, il cherche à nous poser des questions, à nous déranger. Ce qu’il préfère, c’est que les gens s’interrogent et fassent leur propre interprétation de ses œuvres.