En mai 2024, je suis parti à la recherche des œuvres de Keith Haring encore visibles à New-York. Sur les cinq que j’avais répertoriées, trois seulement restaient encore visible.
Je découvre ici le triptyque que Keith Haring a réalisé en 1990, quelques jours avant sa mort.
Réalisé en creusant l'argile, il fut fondu en neuf exemplaires de bronze recouvert d’une patine à l’or blanc. L’un de ces retables se trouve dans la cathédrale Saint-Jean le Divin en haut de Manhattan (une cathédrale inachevée dont la construction a débuté en 1892 qui est considérée comme la plus grande du monde), mais j’ai découvert en rentrant à Paris que depuis 2003 un deuxième exemplaire du triptyque se trouve dans la chapelle Saint-Vincent-de-Paul de l’église parisienne de Saint-Eustache suite à une donation par la Spirit Foundation à la Ville de Paris.
Cette œuvre, comme un testament, se place en témoin des derniers temps de l’artiste mais aussi de sa relation particulière avec la religion.
Keith Haring reprend dans cette œuvre tous les codes des retables chrétiens traditionnels avec le triptyque, la Crucifixion, la Vierge à l’Enfant, les fidèles en adoration et la séparation entre le registre terrestre (symbolisé par la foule et le soleil) et le registre céleste (symbolisé par les anges et la figure à treize bras).
Keith Haring était familier des motifs religieux, même si cette part de son œuvre est assez méconnue, et maîtrisait donc bien l’iconographie. Les new-yorkais et les parisiens peuvent en profiter à loisir, mais certainement d’autres puisque sept autre retables sont probablement visibles ici ou là…