Le choix du village d’Erriadh, un village au centre de l’île de Djerba, est assez rapidement apparu comme « parfait » : une destination touristique prisée, un village authentique, une histoire locale intéressante, un patrimoine architectural riche, et plus pragmatiquement la proximité de l’aéroport international, autant de raisons qui faisaient bien d’Erriadh le lieu « idéal » pour ce projet.
A la différence de la Tour Paris 13, les œuvres qui allaient être réalisées ici étaient faites pour durer. L’idée fut donc de se rapprocher des conditions d’un musée, tout en respectant à la fois la spécificité du mouvement et les souhaits des habitants. La place centrale fut préservée parce que le projet ne pouvait rien apporter à une esthétique « simplement parfaite », les murs des ruelles donnèrent lieu à d’âpres négociations entres les artistes et les propriétaires des murs, ceux du marché furent négociés avec la mairie dans le respect des us et coutumes des habitants, ceux de l’ancien abattoir (the Hood), un peu à l’écart du village, ont autorisé un défoulement artistique sans contrainte.
Et puis pour les artistes qui pourraient rester un peu plus longtemps sur place, Medhi s’est mis à la recherche d’ancien bâtiments abandonnés dans la campagne (Hors-Piste).
Le choix de Djerba alors que la révolution tunisienne était encore en cours revêtait un aspect politique indéniable : faire venir des artistes du monde entier s’exprimer sur les murs du village alors que certains partis extrémistes prêchent encore l’obscurantisme participe à la lutte pour l’ouverture et le progrès.